« La médiation culturelle et les actions qui lui sont associées sont un exercice de la démocratie. La médiation culturelle est un moyen de réaffirmer le pouvoir de dire ou de faire pour tout individu. »
La participation correspond à une question au cœur des politiques publiques, à savoir la place des citoyen.ne.s dans l’élaboration des décisions qui les concernent. Cette problématique ancienne a connu une résurgence à la fin des années 1990 avec des questionnements liés à la représentativité en politique et à la légitimité des institutions. Depuis, il existe une forme de consensus autour du fait que les citoyen.ne.s doivent pouvoir participer au processus de décision politique. Il s’agit de « faire avec la population » et non de « faire pour la population ».
Malgré cet apparent consensus, la participation demeure une notion assez floue, qui recouvre des sens différents selon les personnes qui l’emploient. Elle peut aussi bien désigner une forte implication dans un processus de décision qu’une simple information quant à des décisions déjà engagées par les pouvoirs publics. Se pose alors la question du degré de participation : à partir de quand participe-t-on ?
La notion de participation est aussi intrinsèquement liée à celle de l’égalité entre les citoyen.ne.s. En effet, au cœur de la plupart des processus participatifs viennent se reproduire les inégalités présentes dans le corps social. Les participant.e.s correspondent à celles et ceux qui disposent des compétences et de l’aisance nécessaires pour un tel exercice. La prise de parole en public, l’expression de besoins et d’exigences sont autant de tâches qui peuvent constituer de véritables épreuves pour une partie des individus. Devant un tel constat se pose la question de la représentativité des participant.e.s : qui participe ?
Au cœur de la participation se nouent des enjeux de pouvoir qui sont souvent invisibilisés mais gagneraient au contraire à être mis à jour. La participation est en effet d’abord une question de pouvoir et de prise d’autonomie de la part des individus. En cela, certain.e.s auteur.e.s lui préfèrent la notion de pouvoir d’agir ou d’empowerment. Il s’agit de s’inscrire dans une logique de transformation sociale à deux niveaux, par une émancipation à la fois collective et individuelle. Cette double logique est indispensable. En effet, il arrive fréquemment que la notion d’empowerment soit déformée et dépourvue de sa dimension collective. Elle aboutit alors à une responsabilisation individuelle disproportionnée des individus et perd tout pouvoir émancipateur.
La participation culturelle est définie par l’UNESCO comme « ce qui reflète la qualité de vie, les traditions et les croyances ». Il s’agit aussi bien de se rendre à des événements officiels que de réaliser des actions informelles, d’occuper une posture plus ou moins active, comme écouter ou pratiquer la musique. Ce « droit de prendre part à la vie culturelle » constitue quoi qu’il en soit une condition essentielle d’existence pour les individus, leur permettant la protection et la reconnaissance de leur identité, à la base de tout lien social.