« « On ne peut établir une passerelle entre la culture existante et les pratiques proposées sans tenir compte du fait que nous sommes confrontés aujourd’hui à des pratiques culturelles diverses où art, culture et loisir se confondent. » Déclaration de la médiation culturelle dans le champ social »
Avant d’aborder la notion de diversité culturelle, il s’agit de comprendre ce que l’on entend par le terme de culture. La notion de culture ne peut être envisagée qu’au sens anthropologique du terme afin d’en cerner les différentes facettes. L’UNESCO propose de la définir comme : « ». (Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles, 6 août 1982)
La diversité culturelle se décline au pluriel et comprend trois dimensions : la diversité des personnes ; la diversité des domaines, de leurs pratiques et de leurs disciplines culturelles ; diversité des milieux culturels. Promouvoir la diversité culturelle c’est accepter de reconnaitre qu’il existe des identités culturelles* différentes propres à chaque personne qui sont chacune porteuse de spécificités issues de l’hybridation avec des références culturelles de différentes communautés culturelles. Cette diversité donne lieu à des échanges et va générer des processus d’innovation de création. Ainsi, « » (Article 1 de la Déclaration universelle de l'UNESCO sur la diversité culturelle, 2 novembre 2001). Un autre texte de référence en matière de diversité culturelle est la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles adoptée par les États membres de l’UNESCO, dont la France, en 2005
Il n’est pas nécessaire d’opposer la diversité culturelle avec le processus de mondialisation car ce dernier, à travers les échanges qu’il génère, permet de créer des espaces des dialogues. Ce qui pose problème c’est un processus d’uniformisation qui chercherait à imposer et diffuser un certain modèle culturel au dépend des autres et conduirait à nier certaines spécificités culturelles propres à des communautés établies. Cette question de la diversité se pose d’ailleurs dans différents champs culturels tels que l’agriculture ou encore l’urbanisme. Ainsi, comme le précise Thomas Moreau., la non-prise en compte de la diversité au sein des villes et des frictions qu’elle génère conduit à « une ville uniforme, faite d’espaces publics désespérants de banalité. Le mal-être est au coin de la rue, niché dans la standardisation des lieux, des usages et des modes de vie. » (Reprendre l’espace public, Revue Ballast, 20 juin 2017)
Aujourd’hui, il s’agit de se poser la question les conditions d’existence d’une telle diversité. Autrement dit, nous devons nous interroger sur la manière de transformer les différences propres à chacun en diversité constitutive de cohésion sociale. Il existe un enjeu fort en termes de liberté d’expression autour des identités culturelles de chacun. Au lieu d’aller à l’encontre des frictions qui émergent de la rencontre de différents modes de vie, il est important de s’engager dans une démarche interculturelle qui laisse place au dialogue et interroge les préjugés de chacun. Cela implique alors de laisser une place à l’ensemble des discours qui compose aujourd’hui nos sociétés. C’est pourquoi, la diversité culturelle ne peut être véritablement protégée sans une mise en œuvre effective des droits culturels.
Un des enjeux de la médiation culturelle est de réfléchir à la manière de transformer les différences en diversité et donc d’en faire une richesse à promouvoir plutôt qu’un problème à résoudre. La reconnaissance de la diversité culturelle s’oppose à l’essentialisme des cultures. Chacun ne né pas avec une identité prédéfinie mais va se définir tout au long de sa vie par ses valeurs et ses actions. Ainsi, les différences résultent d’appartenances choisies et il est possible de se reconnaitre dans plusieurs communautés culturelles à la fois. Ainsi, la médiation culturelle ne doit pas enfermer la personne dans sa condition ni chercher à transmettre une forme « dominante » de culture mais doit permettre à chacun de s’approprier différentes références culturelles pour continuer d’enrichir son identité. L’enjeu lié au respect et à la promotion de la diversité culturelle fait aussi émerger celui d’égalité. Être différents ce n’est pas être inégaux. Ainsi, promouvoir l’égalité c’est aussi accepter, que ce qui nous est différent dans différents domaines de la vie est avant tout notre égal.