Education Populaire

Selon la définition de Christian Maurel, « L'éducation populaire est l’ensemble des pratiques éducatives et culturelles qui œuvrent à la transformation sociale et politique, travaillent à l’émancipation des individus et du peuple et augmentent leur puissance démocratique d’agir. »

Au cours de plus de 120 ans d’histoire, les acteurs de l’éducation populaire ont poursuivi le projet éminemment social de former des citoyens éclairés à même de déjouer les systèmes de domination ou d’aliénation et de participer collectivement au progrès social.

S’appuyant sur une démarche éducative, ils n’ont cessé d’inventer des méthodes qui donnent la possibilité aux citoyens de se forger une opinion libre, en aiguisant leur sens de la collectivité et des biens communs. Ils ont inventé une « praxis » s’appuyant sur un équilibre, parfois une tension créative, entre valeurs et pratiques et ont influé grandement les modes de fonctionnement associatifs.

L’accès à la culture est un enjeu majeur pour l’éducation populaire dès le XIXème siècle.

Par culture, il faut comprendre expérience de la vie, une culture vivante qui puise aussi bien dans les idées que dans les pratiques actives du quotidien, comme affirmé dans le manifeste de la structure « Peuple et Culture », issue de la Résistance et créée en 1944 : « A travers la connaissance, une culture vraie se courbe vers l’action. Elle ne tend pas seulement à interpréter le monde mais à le transformer. Cette culture ne prétend pas être « une culture générale ». Mais elle est bien autre chose qu’un amas de connaissance littéraires ou philosophiques, groupés par le hasard, les nécessités d’un concours ou, dans le meilleur des cas, par la curiosité. Elle nous rapproche, au contraire, d’une culture populaire qui est d’abord une culture vivante ».

La médiation culturelle poursuit l’idéal de l’Education populaire en faisant émerger et vivre toute la dimension sociale de la culture.

L’art y est naturellement convoqué pour apporter de nouvelles formes narratives permettant aux personnes de s’émouvoir, se questionner, se raconter, se rencontrer et peut-être trouver de nouvelles inspirations à l’action individuelle et collective.

Focus

La recrudescence de la référence à la notion d’« Education populaire » est observée aujourd’hui aussi bien dans les discours que dans les méthodes de terrain. Preuve qu’elle continue à jouer un rôle fédérateur et d’émulation, rassemblant la diversité d’acteurs qui s’y référent autour d’un langage et un projet de société commun et nourrissant de nombreux concepts récents : « Empowerment », « Community organizing »…

Elle touche également le travail social par le biais notamment de l’action collective. Elle lui donne un nouveau souffle en ravivant le projet politique de donner la possibilité à chacun de se réinventer citoyen pensant et agissant. Elle tend à ré enchanter les pratiques du travail social en rappelant l’importance de la restauration du sens collectif dans la lutte contre toute forme de relégation sociale et contrebalance ainsi la tendance à la bureaucratie et à la recherche du résultat qui s’est fortement développé dans ce secteur.

Le champ de l’Education populaire demeure un laboratoire de réinvention des formes de participations citoyennes à même d’inspirer la médiation culturelle.

En explorant des temps de partage et d’échanges collectifs libres autour de de la culture, celle-ci renouvelle dans l’activité sociale les principes de l’éducation populaire : permettre à chacun de s’épanouir, s’enrichir et de trouver sa place dans la société.