Définitions utiles

« A la base, la médiation culturelle s’articule autour de trois idées maitresses, dont la première peut être définie comme une mise en relation entre les créateurs, les publics et les populations, et, plus largement entre les acteurs du secteur culturel et ceux des secteurs social, politique et économique, qui évoluent souvent en vase clos. La seconde idée repose sur le principe d’une communication empathique auprès des publics, orientée vers le développement de la sensibilité, de la subjectivité et du sens critique que suscitent la rencontre, les œuvres et les processus de création (Stanley,2007). La troisième idée s’incarne dans des formes d’accompagnement qui, partant des fondements de l’expérience esthétique, soit d’une quête de sens tournée vers les intentionnalités et les démarches en contexte, peuvent conduire les personnes et les collectivités touchées à devenir acteurs de leur vie en adaptant certains processus créatifs en réponse à des situations parfois problématiques. »

Jean-Marie Lafortune, La médiation culturelle, le sens des mots et l’essence des pratiques (sous la direction de JM. Lafortune), Presse de l’université du Québec, 2012.P.5.

 

« Il s’avère donc primordiale de considérer que la finalité de la médiation est ce qui advient, ce qui surgit, ce qui s’élabore dans la confrontation. La médiation se définit donc d’abord comme un processus et c’est le résultat qui l’emporte sur ce qui l’a fait naître ou ce qui lui a donné l’opportunité de se développer. Cette idée, capitale, déjoue de ce fait l’idée de sens commun qui tend à s’imposer tout d’abord, d’une médiation qui viendrait au service de quelque chose, des œuvres, des artistes, des contenus. En fait, elle est au service de l’humain, de sa construction et de ses interrelations. Tout comme l’œuvre, le tableau par exemple, ne présente que le support de la vision ou de la conception que cherche à exprimer l’artiste, soit un instrument tant de sa propre construction que de la communication qu’il établit avec autrui, de même le contenu pris pour objet de la médiation culturelle est au service de le construction de son destinataire et de ces échanges avec autrui. Ce sont donc les contenus qui sont au service de la médiation pour parvenir à construire quelque chose, non l’inverse. »

Serge chaumier, François Mairesse, La médiation culturelle, Paris, Armand Colin, 2013. P 52, 53.

 

« L’intention de médiation doit correspondre à une véritable volonté partagée dé favoriser la rencontre autour de l’objet, de l’œuvre, du lieu ou de l’exposition afin de rendre possible une pleine appropriation, par les personnes (publics, populations, usagers, visiteurs,…), de ce qui est proposé. Elle doit donc irriguer transversalement l’établissement culturel et mobiliser la mise en œuvre d’un véritable dispositif commun partagé pas les différents acteurs, au service des publics.  

Marie-Christine Bordeaux, La médiation culturelle en France, conditions d’émergence, enjeux politiques et théoriques. Actes du colloque international sur la médiation culturelle. Décembre 2008.

 

« Se focaliser sur le phénomène de médiation :

-      C’est mettre l’accent sur la relation plutôt que l’objet

-      C’est s’interroger sur l’énonciation plutôt que sur l’énoncé

-      C’est privilégier la réception plutôt que la diffusion »

Jean Caune, intervention 14 mai 2009  aux CEMEA

 

Démocratie culturelle

« L’association de ces deux termes, « démocratie » et « culture », produit une série de questions auxquelles réfléchir : Est-ce la démocratie qui est ou doit se faire culturelle ou la démocratie qui s’installe dans la culture et la sphère culturelle en permettant aux acteurs culturels de décider de leurs affaires ? S’agit-il seulement de reconnaître que la démocratie ne peut se passer de citoyennes et citoyens cultivés, ou de reconnaître des productions culturelles diverses en les ouvrant les unes sur les autres ? Ou s’agit-il encore de combattre la consommation culturelle et la culture de masse en donnant à chacun les moyens de s’exercer à se cultiver ? (…)

Il reste que « démocratie culturelle » est aussi le nom donné, désormais, à la révision des politiques culturelles du ministère de la culture en France. (…)La légitimation de cette option est la suivante : la culture peut être prise en main par les citoyens. Dès lors qu’ils agissent politiquement, ils rencontrent la nécessité d’une disponibilité générale à la compréhension du monde, des autres et de soi-même.

 En faisant de chacun le législateur de la cité et le constructeur de sa propre existence, la démocratie fait découvrir aux citoyennes et aux citoyens qu’il importe de se cultiver, de devenir producteur de concepts et d’œuvrer (par les pratiques amateurs notamment) solidairement. Elle apprend à refuser de confondre la culture avec un monde de choses à consommer. Les effets de ce changement d’orientation sont pourtant loin d’être probants, si la culture ministérielle prend un tour événementiel peu différent des initiatives spectaculaires du secteur privé. »

Christian Ruby, Abécédaire des arts et de la Culture, Toulouse, Editions de l’Attribut, 2015. P.79.



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