Animer une permanence culturelle

I- Qu’est-ce qu’une permanence ?

  • un rendez-vous régulier

Une permanence ou atelier Cultures du Cœur, c’est un rendez-vous régulier dans un lieu spécifique permettant aux usagers de se réunir pour aborder la sortie au spectacle. Ce temps privilégié est aussi bien consacré à la visualisation des offres d’invitation ou aux préparations des sorties qu’aux échanges autour des spectacles.

Exemple : tous les mercredis de 14h à 17h, retrouvez-nous en salle X pour discuter des spectacles et faire de nouvelles réservations. 

  • un travail sur l’individuel et le collectif

Ce dispositif permet de travailler à la fois sur l’individuel et le collectif :

>  en favorisant des sorties en autonomie, les propositions pouvant être relayées à la fois lors des permanences mais aussi par l’équipe des travailleurs sociaux lors des entretiens individuels.

>  le moment de la permanence, générateur de lien social, est propice à l’organisation de sorties collectives entre les usagers qui fréquentent régulièrement l’espace.

Le projet peut également se greffer à des actions existantes : groupe de français langue étrangère, atelier cuisine… La dynamique de sorties collectives ainsi créée à partir de groupes existants peut se propager auprès de nouveaux publics. 

  • une autre forme de relationnel entre le travailleur social et le bénéficiaire

Par le biais de cette action, le travailleur social « médiateur socio-culturel » développe une autre forme de relation avec les personnes suivies et peut ainsi envisager le travail d’insertion social sous un angle nouveau.

Les temps d’échanges générés lors de la permanence sont déterminants et permettent bien souvent de faire le lien entre sphère culturelle et sphère sociale : identifier la mobilité acquise tant au niveau physique qu’intellectuel, le degré de resocialisation retrouvé, permettre l’élargissement des connaissances et du réseau, travailler sur l’estime de soi, l’éveil du sens critique… Autant de curseurs favorables au processus d’insertion. 

Modalités pratiques

 La mise en place d’une permanence nécessite de prévoir une salle avec éventuellement une grande table, un accès Internet et une imprimante. 

Les offres du moment peuvent être disposées et classées sur la table en catégories (Théâtre, musée, cinéma…). Pour rendre le tout plus convivial, pensez au café et aux biscuits…

N’hésitez pas à agrémenter la salle par des livres, affiches et programme de spectacle…

 

II - Communiquer

  • Faire savoir qu’une permanence est mise en place auprès du plus grand nombre d’usagers, en sollicitant toute l’équipe des travailleurs sociaux :

>    créez un affichage dans vos locaux : affiches, affichettes, mise à disposition de flyers…

>    organisez des réunions d’information

>    communiquez sur votre site Internet ou votre page Facebook

>    organisez des journées portes ouvertes

>    proposez des invitations (à une projection, à un goûter…)

 

III – Mettre en place des actions de sensibilisation et de partage

  • Instaurer des temps d’animation collective

Chaque situation de médiation est unique et dépend des publics et du contexte d’intervention mais aussi de la personnalité et de l’expérience du médiateur. Multipliez les outils de médiation pour toucher les publics dans leur diversité et n’hésitez pas à les remettre en cause au cours du projet pour les adapter aux attentes de vos publics.

Quelques exemples :

>    réflexion/échanges autour du mot culture : ce qu’il évoque pour chacun… 

>    découvertes de spectacles au travers de photos

>    présentation de témoignages. Par exemple, un bénéficiaire peut conseiller
à un groupe un spectacle qu’il ou elle a vu et les encourager à y aller.

>    débats/échanges autour de spectacles

>    rencontres avec des professionnels de la culture…

  • Partir de la culture de l’autre : un prérequis indispensable

Toute médiation ne peut se faire qu’en tenant compte de la culture de l’autre au sens le plus large : tout le monde a une culture musicale, des représentations, des goûts qui lui sont propre. Les difficultés économiques, l’isolement conduisent souvent à taire ses préférences culturelles (parce que trop coûteuses ou supposées inaccessibles…).

>    Interrogez les références culturelles de chacun, en invoquant par exemple les origines ou le vécu des personnes, afin de déceler des propositions susceptibles de capter l’intérêt du public.

Ex : partir d’expériences, si possible heureuses, vécues dans l’enfance (sorties scolaires) ou de programmes vus à la TV…

  • Susciter le désir de la sortie sans l’orchestrer à travers la relation orale

Faites en sorte que les personnes s’interrogent sur leur désir propre :

>    quelles sont leurs envies ?

>    sont-ils déjà sortis ?

>    quels spectacles préfèrent-ils voir ?

>    quels spectacles n’ont-ils jamais vus mais souhaitent-ils découvrir ?

 

Mettez en avant les bienfaits que peuvent susciter une sortie :

>    S’ouvrir et découvrir des choses différentes

>    Etre acteur de ses choix et de sa vie

>    Avoir de nouveaux sujets de discussion

Une fois le public mobilisé, maintenez le désir de sortie jusqu’à sa concrétisation en diffusant par exemple des informations complémentaires.

  • Autonomiser et responsabiliser les publics

>    Invitez les publics à utiliser leur codes de connexion au site pour consulter les offres et déposer leurs témoignages sur les sorties

>    Faites signer la charte du spectateur

>    Instaurez un principe de réciprocité : demandez aux bénéficiaires de revenir après le spectacle pour en parler aux autres, aider des personnes qui sortent pour la première fois à repérer l’itinéraire jusqu’au théâtre…



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