D’après le roman de Fédor Dostoïevski, traduction française André Markowicz (Éd. Actes Sud)adaptation et mise en scène Sylvain Creuzevault, artiste associé à l’Odéon-Théâtre de l’Europeavec 14 élèves de la promotion 4 de l’éstba : Louis Benmokhtar, Étienne Bories, Clémence Boucon, Zoé Briau, Marion Cadeau, Garance Degos, Camille Falbriard, Léopold Faurisson, Shanee Krön, Félix Lefebvre, Alexandre Liberati, Léo Namur, Mickaël Pelissier, Prune Ventura accompagnés par Frédéric Leidgens et Sava Lolov.Écrire la jeunesse. Dostoïevski est inquiet pour la jeunesse russe bordée par l’athéisme et le rationalisme européen. Il craint que cette jeunesse ne s’abîme et n’emporte avec elle la Russie tout entière. Pour scruter les origines du mal, ses causes, Dostoïevski imagine le récit-confession d’un jeune homme, Arkadi, 19 ans, qui découvre son père naturel, aristocrate ruiné et communard. Arkadi nous raconte douze jours, douze épisodes qui ont changé sa vie au contact de cet homme moitié russe, moitié européen, contradictoire, mystérieux, à la fois bon et mauvais. Arkadi raconte sa transformation progressive. Traversé de désirs opposés, de sentiments nouveaux, tenté par l’idée de devenir Rothschild, il est néanmoins attiré par sa famille qu’il découvre, comme un enfant qui a eu trop froid trop longtemps. Il est comme un nœud qui réunit toutes les tensions possibles. En faisant évoluer Arkadi dans différents milieux sociaux, Dostoïevski peint cette jeunesse anarchiste à laquelle il s’adresse. Il construit une dialectique entre Raison et Foi, entre la génération libérale des pères et une jeunesse dévoyée. Au fond, il veut la sauver, la révéler à elle-même, lui enseigner que l’immortalité de l’âme se forge ici et maintenant... Il pense : notre jeunesse est perdue, avant d’ajouter : elle renaîtra ! Comment l’eau claire combat-elle l’eau trouble ? Sylvain Creuzevault
Cofondateur du groupe d’Ores et déjà, Sylvain Creuzevault signe sa première mise en scène Les Mains bleues de Larry Tremblay en 2003, puis monte Visage de feu de Marius von Mayenburg en 2005. À l’Odéon, il participe à la création de Fœtus dans le cadre du festival Berthier06, puis met en scène Baal de Brecht. Le Père tralalère, qu’il crée au Théâtre-Studio d’Alfortville en 2007, est repris à La Colline, où Sylvain Creuzevault met en scène en même temps Notre terreur en 2009. Suivent, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, Le Capital et son Singe en 2014 et Angelus Novus AntiFaust, créé au Théâtre National de Strasbourg en 2016. Depuis 2017, il est installé à Eymoutiers en Haute-Vienne, où il transforme d’anciens abattoirs en lieu de théâtre avec le groupe Ajedtes Erod.