Nous avons imaginé ce programme comme un voyage à travers les époques, les styles et les couleurs du trio d’anches. Cette formation à la fois intime et expressive révèle ici toute sa diversité, passant du recueillement à la légèreté, de la rigueur du contrepoint aux élans les plus fantasques.
En ouverture, la Sonate IV de Johann Sebastian Bach installe un climat de concentration et de clarté. Transcrite pour trio d’anches, elle conserve toute la finesse de son écriture, tout en mettant en lumière la richesse des timbres.

Le Trio en si bémol majeur de Franz Schubert, court et profondément lyrique, prolonge cette atmosphère dans un langage plus romantique, plein de tendresse.La Suite d’Alexandre Tansman apporte une première rupture : rythmes marqués, mouvements contrastés, couleurs modernes. Il s’agit d’une musique vivante, ancrée dans le XX^e siècle, à la fois accessible et inventive.

Le premier Trio de Londres de Joseph Haydn nous ramène à la légèreté et à l’équilibre classique. Derrière l’élégance formelle, on peut y percevoir un esprit joueur, presque théâtral.
Cette fraîcheur laisse place à une œuvre plus grave et dense : la Sonate de Sándor Veress, mêlant folklore hongrois, tensions rythmiques et modernité expressive.

Enfin, les Cinq Pièces de Jacques Ibert concluent ce programme. Pensées comme des miniatures pleines d’humour, d’énergie et de liberté, elles sont une célébration finale de toute la richesse expressive du trio d’anches.