Dans le cadre du Festival Banlieues Bleues.
Sophie Agnel
Sophie Agnel présente « Song », un nouvel album solo à paraître sur le label new-yorkais Relative Pitch Records. Enregistré lors de sessions aux Instants Chavirés (par Benjamin Pagier), c’est donc tout naturellement que nous célébrerons la sortie de ce disque foisonnant de sonorités toujours plus surprenantes, et dans lequel on retrouve plus que jamais l’urgence et la profondeur de l’approche artistique de Sophie Agnel.
Avec ce nouvel album solo, le troisième depuis l’enregistrement studio de 2000 et le live de 2009, Sophie Agnel franchit le cap d’une maturité souveraine et pose un nouveau jalon dans l’histoire de cette musique où l’improvisation se confond avec la composition.
Son implication tient de la performance, de l’intime à l’exubérance, du partage de ses plus secrètes archives à une forme d’expressionnisme flamboyant.
Ici, les métamorphoses obstinées du clavier en appellent à l’organicité monstrueuse de l’acier rougeoyant dans le ventre de l’instrument.
En dépit d’une modernité revendiquée dans sa conception même, l’œuvre se découvre comme un album de photos privé, une histoire sans paroles où se succèdent des moments de vie, où les sentiments passent les générations.
Captée lors de séances aux Instants Chavirés de Montreuil, un lieu avec lequel Sophie entretient une complicité de longue date, cette « chanson » est un poème ou, plutôt, un livre de poésie dont on tourne irrépressiblement les pages tant la construction dramatique en est addictive.
Joël Pagier
C’est munie d’une solide formation classique et après s’être un temps intéressée de près au jazz moderne, que Sophie Agnel (née à Paris en 1964), au tournant des années 90, s’est progressivement engagée sur les terrains mouvants et délicieusement incertains de l’improvisation libre. Retravaillant au prisme de la musique improvisée les techniques de piano préparé imaginées par John Cage dans le champ de la musique contemporaine, Sophie Agnel va s’appliquer alors à « introduire le prosaïsme du monde contemporain dans le ventre même du raffinement musical occidental » et transformer son instrument en une sorte de « prep-piano extensif » ou « piano étendu » posant ainsi les fondations d’un univers personnel radicalement matérialiste, tour à tour lyrique, abstrait et sensualiste.
Passant de l’exercice exigeant du solo aux multiples rencontres in situ avec les plus grands maîtres de l’improvisation contemporaine (Michel Doneda, Daunik Lazro, Olivier Benoît, Catherine Jauniaux, ErikM, Roger Turner, Phil Minton, John Butcher, Jean François Pauvros, Joke Lanz, Michael Vatcher, Isabelle Duthoit, Angelica Castello, John Edwards, Steve Noble), la pianiste va également peu à peu s’aventurer dans ces zones frontières où les genres s’estompent. Elle a ainsi signé quelques spectacles tout public (comme par exemple « Le Piano – Marteau » mettant en scène l’espace sonique par un subtil jeu de miroirs) ; collaboré avec le chorégraphe Josef Nadj (« etc.etc. ») ; ou à l’adaptation théâtrale de « Testimony » de Charles Reznikov mise en scène par Henri Jules Julien, s’est produite sur scène avec les poètes Nicolas Tardy, Christophe Marchand Kiss, Christiane Veschambre…
Attirée par la musique concrète et électro-acoustique ainsi que par les phénomènes de spatialisation du son, Sophie Agnel a par ailleurs conçu dernièrement avec l’aide du Centre National de la Création Musicale d’Albi – Tarn (GMEA) et du luthier Laurent Paquier, un instrument électro-acoustique expérimental, le « nOpianO /cordophone », s’ouvrant encore ainsi de nouveaux horizons sonores.
En 2014, elle rejoint l’Orchestre National de Jazz (ONJ) sous la direction d’Olivier Benoît pour 4 ans.
Elle crée en 2018 le spectacle jeune public piano/vidéo « Double jeu » avec Lionel Palun.
Elle fait partie de l’ensemble UN, société d’improvisateur·rice·s et de performeur·euse·s.
Elle écrit plusieurs musiques de films (Philippe de Jonckherre, Stéphane Rizzi, Sam Williams).
Elle interprète avec Barbara Dang à 4 mains des pièces du compositeur Tom Johnson.
Clara Levy
Clara Levy est une violoniste et improvisatrice française, dont la carrière est principalement tournée vers les musiques dites « de création ». Depuis quelques années, elle développe des projets solos, interrogeant tour à tour les conditions d’écoute et la dramaturgie du concert (Outre-Nuit), ou bien les limites parfois floues entre interprétation et composition (13 Visions).
Sa trajectoire musicale oscille entre des collaborations avec des ensembles européens (ONCEIM, Ensemble Ictus, HanatsuMiroir, Contemporary Insights…), compositrices et compositeurs (Erika Vega, Eva-Maria Houben, Clara de Asis, Jurg Frey, Karl Naegelen, Kaija Saariaho, Szymon Brzoska, Klaus Lang) et des projets ponctuels tels que l’Oriole avec Stéphane Clor, Dispars avec Alexis Degrenier et C-IME, un ensemble de 6 improvisatrices avec Pom Bouvier-B, Célia Jankowski, Hanna Kölbel, Audrey Lauro Et Ségolène Neyroud.
Également active dans le milieu de la danse et de la performance, elle joue sur scène aux côtés de Sidi Larbi Cherkaoui (Sutra) et travaille avec des chorégraphes tels que Vera Tussing, Jan Rohwedder et plus récemment Billy Bultheel et James Richards (Workers In Song).
Toutes ces expériences lui ont permis de jouer dans des contextes variés tels que : Wiener Modern (AT), Donaueschinger Muziktag (DE), Rainy Days Festival (LU), Biennale Di Venezia (IT), Archipel (CH), Oscillation (BE), Bayreuther Festspiele (DE), Ozasia Festival (AU), Meteo (FR), Senghor (BE), Kaaistudio (BE), Théâtre de la Monnaie (BE), Café-Oto (UK) Lille Opera (FR),, Xornadas de Musica Contemporanea (ES), Opéra de Strasbourg (FR)…