Cette création est une nouvelle confrontation à l’univers et à la langue de Marguerite Duras. Avec toujours le sentiment d’explorer une terre intimement connue et pourtant mystérieuse. La pluie d’été est un conte, de ceux qui donnent la part belle à l’enfance, seule à posséder la connaissance du monde. Et pour son auteure, c’est un retour à la vie, après un long coma.
L’histoire d’Ernesto le rebelle « qui ne veut pas aller à l’école parce qu’on y apprend des choses que l’on ne sait pas,» c’est celle d’une renaissance. Celle de l’apprentissage de la vie dans une famille de déracinés, dans une banlieue oubliée par la société. Deux clefs, trouvées comme par magie vont aider le jeune garçon à affronter son destin : le livre brûlé et l’arbre enfermé. Il les offrira à sa sœur Jeanne, son amour fou.
« Séparés, toi et moi, on sera comme des morts, c’est pareil ».
La langue qu’utilise Duras semble renouvelée : ravageuse, vivante comme jamais, malicieuse, émaillée de mots simples, populaires, savoureux. Les dialogues incisifs côtoient de somptueuses évocations des personnages, de la nature, et suscitent un langage théâtral qui fait la part belle aux sons et à la musique. On a envie de rentrer dans ce conte comme dans ceux de l’enfance, comme dans une forêt. Inventer un itinéraire, des espaces de jeu, une chorégraphie qui soient autant d’étapes de cette initiation à la vie, au plus près des spectateurs.
d'après Marguerite Duras
Adaptation : Marie Jeanne Laurent
Réalisation et jeu : Sophie de Montgolfier & Marie Jeanne Laurent