Cirque et médiation

Quand nous évoquons le cirque, nous pensons à l’imagerie qui lui y est naturellement associée : chapiteaux, clowns, trapézistes, voire animaux sauvages. Cependant, le cirque est multiple, dans sa forme, dans ses contenus, dans son rapport au public et aux lieux, à tel point qu’il peut parfois y avoir aujourd’hui confusion entre crique, arts de la rue, théâtre, danse...

 

Prendre en compte les attentes des publics et s’appuyer sur la diversité des formes circassiennes

Avant de débuter toute action autour du cirque, il est recommandé de demander aux personnes quelle est leur vision de cette discipline et quelles seraient leurs attentes sur ce thème pour éviter les déceptions ou les malentendus. Il peut être nécessaire au préalable de clarifier et de donner des repères aux publics sur les différentes formes de spectacles qui se cachent derrière l’appellation cirque.

Il s’agit de prendre en compte les goûts de chacun : ceux dont les attentes se tournent vers le cirque traditionnel (animaux, clowns…) et ceux qui sont moins sensibles au format classique du cirque et aspirent à des formes plus contemporaines. Pensez alors à vous appuyer sur les passerelles possibles avec d’autres formes artistiques (danse, théâtre, art de la rue…)

L’approche peut être thématisée autour de problématiques qui vont au-delà du clivage classique/contemporain : quelle est la place des animaux réels ou représentés dans le cirque ? Quel rapport et quelle différence entre les prouesses gymnastiques et acrobatiques ? Entre sportifs et artistes ? Comment envisagez-vous la prise de risque en général et dans les arts ?

 

Exploiter la dimension sociale du cirque

Le spectacle traditionnel de cirque correspond à la sortie familiale par excellence. Il ne pose pas de problèmes d’accès ou de compréhension. Face à un numéro, les publics partagent souvent des émotions similaires et les expriment parfois en chœur (rire, peur, exclamation devant l’exploit…). Proposer une sortie au cirque est donc un moyen d’impulser des temps conviviaux et de renforcer les liens entre participants.

Outre la dimension populaire du cirque, un autre aspect de cette discipline peut être pris en compte : sa dimension sociale et citoyenne. La pratique du cirque est un moyen de développer la confiance en soir, le respect, la persévérance. Elle encourage la cohésion de groupe en cherchant à intégrer chaque participant.

 

« Le cirque est une école de la vie. Dans les activités, on apprend à affronter des situations à risques. L’acrobatie, le trapèze et la jonglerie permettent de travailler la dextérité. Ce qui relève de l’art du clown permet de dédramatiser. Tous les types de caractères peuvent s’y retrouver. »  

Propos du musicien Bobby McFerrin, in L’instinct de la musique, film-documentaire de Elena Mannes, 2009, France

 

Un certain nombre de cirques et de compagnies investissent les territoires et participent à la vie des quartiers en proposant des spectacles et des activités de pratiques accessibles à tous, en ouvrant l’espace chapiteau aux habitants, en créant des partenariats avec les associations locales…. Citons par exemple le Chapiteau d’Adrienne, implanté dans l’éco-quartier des « Dock de Ris » à Ris-Orangis, le Plus Petit Cirque du Monde installé à Bagneux, le Cirque-Théâtre d’Elbeuf qui développe des projets avec des structures sociales locales à Rouen, le Parc de la Villette qui a mis en place le dispositif La Villette en piste, proposant des parcours pédagogiques aux enseignants et à leurs élèves. Ces compagnies sont particulièrement engagées dans une démarche d’ouverture du cirque à tous et notamment dans des zones classées prioritaires. Ces compagnies qui s’engagent dans les actions à caractère social peuvent être des interlocuteurs privilégiés pour la mise en place d’actions autour du cirque.

 

Focus : La différence entre cirque traditionnel et cirque contemporain

Le cirque traditionnel est sans doute la forme que nous connaissons le plus, il est une évolution du cirque équestre et du cirque d’exhibition. Le cirque Pinder, venu d’Angleterre en 1854, en marque les débuts. Ce cirques-ménagerie donne à voir des spectacles avec des animaux des plus exotiques. Pour un spectacle, tous les ingrédients doivent être présents, ainsi, de nombreux numéros s’enchaînent dans des costumes flamboyants et sur roulements de tambour : clowns, voltige, domptage, jonglage… ! Ce cirque continue à être itinérant et dans des chapiteaux pouvant accueillir aujourd’hui jusqu’à 6000 personnes.

À partir des années 1970, en parallèle du cirque traditionnel, est né le cirque contemporain. C’est une version revisitée du cirque traditionnel. Il est porté par la démocratisation du cirque et l’ouverture d’écoles agrées par la Fédération française des écoles du cirque. Ce nouveau cirque se caractérise par une théâtralisation plus importante ou encore par une recherche poétique. Il n’y a plus une succession de numéros, tous différents les uns des autres ; les costumes sont portés avec ironie ou simplement laissés au placard. Les animaux sauvages ont disparu, remplacés par des animaux figurés, imagés ou encore numérisés. 80% des spectacles de cirque contemporain se jouent dans des salles. Il est d’ailleurs possible de se demander si c’est encore du cirque quand le cercle a disparu…

Voici quelques noms de compagnies de cirques actuelles : Cirque Pinder (traditionnel), Cirque Arlette Gruss (classique), Crique Plume (contemporain), Cirque Phénix (contemporain), Cirque-Électrique (post-contemporain).

 

Ressources en ligne

Cnac- Centre national des arts du cirque : www.cnac.fr

ARTCENA, Centre national des Arts du cirque : www.artcena.fr

 

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