La médiation autour de l'image

Nous sommes baignés d’images dès notre plus jeune âge. Nous allons pour la plupart du temps au cinéma et regardons presque tous la télévision. Concernant le domaine de l’audiovisuel, la médiation ne se pose donc pas en termes d’accès. Elle va plutôt se situer du côté de la pédagogie de l’image  et des activités de socialisation, de discussion et de création que permettent les supports audiovisuels : plaisir d’une sortie au cinéma, développement du regard critique sur les œuvres cinématographiques, réalisations collectives d’objets audiovisuels…

 

L’enjeu de la pédagogie de l’image

L’image renvoie à un langage communément intégré dans notre société. Toutefois, nous sommes nombreux à ne pas en maîtriser vraiment les codes. La médiation rejoint ici un enjeu citoyen, celui d’amener les personnes à se réinterroger sur ce langage et d’inciter au regard actif et critique.

« Les enjeux du rapport à l’image sont tout simplement sociétaux. Le numérique et l’image animée sont devenus une évidence dans chaque strate de la société. On ne peut plus passer à côté. Il est donc important d’envisager un système d’apprentissage du langage de l’image animée. L’analyse cinématographique et audiovisuelle est pertinente à utiliser, pour tous les types d’images. L’enjeu pédagogique est donc simple. Il s’agit d’enseigner une pratique que beaucoup d’entre nous utilisent mais sont nous ne connaissons pas le langage .Il s’agit aussi de faire entrer dans ce processus les exclus, ceux qui vivent mal, ou pas du tout, les évolutions de la société. »

François Campana, Directeur, Association Passeurs d’Images, Paris

 

L’atelier de décryptage

Cet atelier part de l’affirmation que tout objet filmé est une construction et que l’in peut tout faire dire à l’image. Il s’agit donc de dévoiler les mécanismes et techniques qui la composent et qui servent à délivrer une idée ou un message (le cadre, le son, le montage…).

Les ateliers peuvent porter aussi bien sur des images de cinéma, que sur des images de journaux télévisés. C’est l’occasion de renforcer le regard critique et d’aider les personnes à déceler ce qui est de l’ordre de l’objectivité et de la subjectivité, de la réalité et de la fiction.

L’atelier de décryptage a également comme intérêt de faire évoluer les goûts du spectateur. Ce dernier comprend les ficelles du cinéma, aiguise son regard, devient plus exigeant et s’ouvre à de nouvelles propositions artistiques.

 

La nécessité de travailler avec des partenaires. Pour mener à bien un atelier de décryptage de l’image ou pour concevoir des projets qui engagent la technique audiovisuelle, il paraît difficile de pouvoir se passer de l’aide de partenaires spécialisés.

Dans ce champ-là, ils sont nombreux. Pourvois orienter, nous vous invitons à vous mettre en relation avec le réseau « Passeurs d’images » qui est un dispositif d’éducation à l’image hors temps scolaire en direction des public s ayant des difficultés d’accès aux pratique cinématographiques. Il regroupe près de 400 coordinations locales, 27 coordinations régionales, une coordination nationale et de nombreux partenaires de terrain.

 

Pensez également à repérer sur votre territoire les cinémas de quartier, les cinémas d’art et d’essai, les cinémas itinérants ou les festivals qui proposent des tarifs plus accessibles et prennent en compte leur environnement.

 

Le cinéma et l’audiovisuel : vecteur de socialisation et d’échanges

Le cinéma et l’audiovisuel sont une fenêtre sur le monde et constituent de très bons supports pour initier des débats de société. L’objet filmé est en lui-même un objet de médiation : autour du propose véhiculé par l’image peut s’instaurer un échange nourri des références et des opinions de chacun.

 

L’atelier ciné-débat. Plusieurs associations ont mis en place un atelier ciné-débat à destination de leurs bénéficiaires. C’est un temps collectifs dédié au visionnage de films choisis et aux échanges autour des œuvres vues.

 

Quelques outils pour la mise en œuvre de cette activité :

- Choisir le cadre ; jour / horaire / fréquence / lieu en prenant en compte les contraintes des publics. Attention, même si les textes n’imposent pas de limitation théorique, la législation stipule que les séances de diffusion gratuites de films au sein d’associations doivent rester exceptionnelles.

- Aménager un cadre convivial et confortable. Vous pouvez par exemple recréer l’ambiance d’un cinéma : affiche au mur, popcorn, boissons…

- Communiquer sur l’atelier auprès des publics : mettre en place un affichage et mettre en avant les visuels des films programmés, les résumés, les critiques…

- Mettre en place la programmation. L’intérêt de l’atelier est de ne pas se substituer à une sortie cinéma classique. Il peut être intéressant de partir de thèmes de société et de sélectionner des films en fonction du sujet ou bien de connaitre un genre ou format de films (court métrage, documentaires…). Be sélectionnez pas systématiquement des blockbusters, aller aussi voir de côté des petites productions qui peuvent réserver de connes surprises et dont vous pourrez plus facilement négocier la diffusion. C’est aussi l’opportunité de rencontrer l’équipe du film. Faites-vous aider de partenaires spécialisés pour vous aiguiller dans votre sélection. Pensez également à impliquer le public dans le choix de programmation à partir d’une présélection issue de vos repérages.

 

Créer des temps de parole autour des films

Le rôle du médiateur lors du débat est d’anticiper et de préparer les sujets à aborder, d’inciter les spectateurs à prendre la parole, à donner leur avis, commenter, critiquer et de faire respecter la parole de chacun, de conduire les échanges, recentrer le  débat. Il ne faut pas hésiter à convier des invités, des membres de l’équipe du film, des  professionnels du cinéma qui seront en mesure d’expliquer la manière dont le sujet est traité cinématographiquement, de comprendre les intentions de l’artistes, de faire le lien entre la forme et le propos, d’évoquer la genèse du film…

Toutefois, pour que l’atelier soit réussi, il suffit parfois d’échanger ensemble sur le ressenti de chacun, ce qu’il a aimé ou pas, ce qui lui a plu ou moins plu.

 

Ressources en ligne 

 

CNC-Centre nationale du cinéma et de l’image animée

Le CNC est un établissement public français dont les missions principales sont de réglementer, soutenir et promouvoir l’économie du cinéma en France et à l’étranger. Le site internet regroupe un grand nombre de ressources allant des textes juridiques aux dossiers pédagogiques, en passant par le catalogue CNC, un catalogue de vidéos à la demande, constitués de 10 000 films, disponibles pour la location ou l’achat à très bas prix.

www.cnc.frhttp://vad.cnc.fr (catalogue de vidéos)

 

Zéro de conduite

Le site zérodeconduite.net a pour vocation d’offrir aux enseignants des outils et des contenus pour leur permettre d’utiliser le cinéma en classe. Il est animé par une équipe d’enseignants de différentes disciplines, du Primaire ou Secondaire et du Supérieur. Zérodeconduite.net est partenaire du réseau Canopé. Même les personnes qui ne sont pas directement dans l’enseignement trouveront sur ce site de précieuses ressources.

www.zerodeconduite.netcontact@zerodeconduite.net

 

 

Document conçu par Cultures du Cœur et disponible dans le guide de la médiation culturelle dans le champ social



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