Après l’échec d’un coup d’Etat dans un pays africain, le corps du meneur est laissé sans sépulture, sur les hauteurs broussailleuses où se sont déroulés les derniers combats. L’histoire serait, somme toute, banale dans cette Afrique post-coloniale si ledit meneur n’était autre que le frère du Chef de l’Etat, Kilapi, et si contre toute attente, la première dame, Antonia Ngoni, n’avait pris elle-même la défense de son beau-frère.

Comme dans la tragédie de Sophocle qui est à l’origine de la trame de cette pièce, l’épouse du Président ne demande pas à pardonner l’acte de rébellion de son beau-frère ; elle plaide pour qu’une sépulture lui soit accordée afin que son esprit ayant ainsi trouvé le repos, ne vienne hanter les vivants. Devant l’obstination de son mari qui poursuit de sa haine son propre frère « jusque dans la mort », Antonia Ngoni prend l’initiative d’enfreindre le couvre-feu imposé dans le pays et se rend à l’endroit où le corps a été jeté.